L’extinction de l’éclairage public la nuit se traduit par une réduction :
- des nuisances lumineuses pour les riverains,
- de l’impact sur la biodiversité (faune et flore),
- de la facture énergétique.
Cependant, son rôle sur le sentiment de sécurité des habitants est indéniable. Alors, comment allier économies d’énergie et sécurité de la population ?
Premiers impactés, l’avis et les préoccupations de la population sur l’extinction de l’éclairage de nuit est particulièrement important.
Du point de vue des riverains, les avis sont mitigés. Dans les quartiers où la mesure a été testée, une partie des habitants acclame l’initiative tandis qu’une autre fait valoir de légitimes inquiétudes.
La commune de Saint-Fargeau-Ponthierry, par exemple, s’est engagée dans le dispositif d’extinction (de minuit à 5 h du matin) en juin 2022. Elle a reçu de nombreux retours d’habitants satisfaits de la préservation de la biodiversité et des économies énergétiques. Les efforts de sobriété énergétique sont d’autant plus louables du fait des enjeux climatiques actuels et du risque de pénurie d’approvisionnement en énergie à l’échelle mondiale.
A contrario la commune de Cagnes-sur-Mer n’a pas rencontré le même succès. Les habitants ont exprimé un sentiment d’insécurité fort : de la peur des piétons lors de déplacement dans l’obscurité, à l’angoisse des agressions jusqu’à la crainte de la hausse des cambriolages. En effet, plusieurs riverains ont rapporté leurs témoignages de cambriolage (ou de tentatives), avec portes de garage forcées, vols de scooters et de vélos électriques, etc.
L’éclairage public a-t-il réellement un lien avec l’insécurité ?
Le sentiment d’insécurité associée à l’éclairage revêt deux aspects : la délinquance et la sécurité des déplacements (piétons, cyclistes et véhicules). Attention cependant à ne pas confondre sentiment d’insécurité et insécurité réelle.
En France, les chiffres recensés par les compagnies d’assurance et la gendarmerie tendent à démontrer que l’absence d’éclairage ne favorise pas la délinquance puisque 99% des délits et méfaits nocturnes auraient lieu dans des rues parfaitement éclairées et 80% des cambriolages se dérouleraient le jour. C’est d’ailleurs ce que prouve une étude menée auprès de communes de la Haute-Garonne qui ont déjà fait le choix d’éteindre leur éclairage public. 98% d’entre elles n’ont constaté aucun problème de sécurité depuis.
De même à propos de la sécurité des déplacements : la commune d’Erquinghem-Lys pratiquait l’extinction depuis plus de 10 ans et a récemment choisi de rallumer ses lumières pour protéger les usagers les plus vulnérables des voies publiques (piétons et cyclistes). Pourtant, selon le Directeur départemental de la sécurité publique « les gens ont plutôt tendance à rouler moins vite » quand les zones ne sont pas éclairées et « les accidents sont moins graves« . En 2019, 12 000 communes pratiquaient déjà l’extinction de l’éclairage public en pleine nuit sans pour autant constater une augmentation du nombre d’accidents ou de délits routiers.
Ainsi, rassurer les citoyens et adapter l’éclairage public sont de véritables enjeux. Il est essentiel de répondre aux besoins des habitants et de sécuriser les villes. C’est pourquoi, après une phase de test, il est nécessaire d’identifier les zones et les plages horaires qui nécessitent un éclairage, et d’adapter les installations en conséquence.
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